Je suis travailleuse du sexe depuis 2018. J’ai commencé alors que j’étais étudiante, mais après mes études, j’ai décidé de continuer parce que le travail du sexe me permettait de faire plus d’argent en moins de temps et d’avoir plus de temps à consacrer à ce qui est vraiment important pour moi.​​​​​​​
Les gens pensent qu’on ne choisit pas notre travail et qu’on est forcé de faire ce qu’on fait. Je ne pense pas qu’on peut tout simplement dire si les travailleuse.eur.s du sexe choisissent leur métier ou non. C’est plus compliqué: il y a un continuum entre la coercition physique et les personnes qui n’ont aucune contrainte économique. Mais je pense que pour la plupart des travailleuse.eur.s du sexe, c’est simplement la moins pire des options qui s’offrent à nous. C’est plus d’argent en moins de temps et les problèmes qu’on vit ressemblent beaucoup plus à ceux des autres travailleuse.eur.s qu’on pourrait penser : les difficultés à se faire payer, le harcèlement sexuel au travail ou les discriminations en emploi existent dans toutes les industries, pas seulement dans le travail du sexe.
Depuis 2020, je m’organise avec mes collègues dans le Comité Autonome du travail du sexe (CATS) pour des meilleures conditions de travail dans l’industrie du sexe, en commençant par la décriminalisation de notre travail. C’est vrai qu’il y a des violences dans l’industrie du sexe, mais je pense qu’en s’organisant avec nos collègues, on est plus à même de combattre ces violences que par la criminalisation. En fait, la criminalisation ne fait qu’empirer les choses, car nous finissons toujours par en subir les conséquences. Avec le CATS, nous nous mobilisons contre cette criminalisation et nous nous organisons dans nos milieux de travail contre les injustices que nous vivons.
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I have been a sex worker since 2018. I started when I was a student, but after graduation I decided to continue because sex work allowed me to make more money in less time and effort and have more time to spend on what's really important to me.
People think that we don't choose our job and that we are forced to do what we do. I don't think you can simply say whether sex workers choose their profession or not. It is more complicated: there is a continuum between physical coercion and people who have no economic coercion. But I think for most sex workers, it's just the least worst option available to us. It's more money in less time and the problems we experience are much more similar to those of other workers than you might think: difficulties in getting paid, sexual harassment at work or employment discrimination exist in all industries, not just in sex work.
Since 2020, I have been organizing with my colleagues in the Autonomous Sex Work Committee (CATS) for better working conditions in the sex industry, starting with the decriminalization of our work. It is true that there is violence in the sex industry, but I think that by organizing with our colleagues, we are better able to combat this violence than by criminalizing it. In fact, criminalization only makes things worse, because we always end up suffering the consequences. With CATS, we are mobilizing against this criminalization and we are organizing in our workplaces against the injustices we experience.

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